Le premier trimestre est terminé. Nous avons bien avancé. Le rythme était soutenu. Les leçons étaient étudiées sur 2 jours.
Niveau accomplissement, j’ai appris 150 kanji (lire, écrire), une trentaine de mots en katakana (mots d’origine étrangère) et environ 700 mots de vocabulaire.
En grammaire, on a commencé par le 丁寧形 – Teineikei qui est la forme polie du japonais, utilisé lors des conversations standards pour montrer du respect ou de la distance. En fin de trimestre, on a commencé à voir le 普通形 – Futsūkei qui est la forme neutre utilisée dans des contextes informels, entre amis, famille ou collègues proches. Les principales nuances entre les registres se matérialisent par des conjugaisons de verbes et d’adjectifs différents. Au-dessus du Teineikei, il y aura le 敬語 – Keigo à apprendre, lui-même divisé en trois sous-catégories.
À ces trois principales formes enseignées à l’école, il faut aussi ajouter le タメ語 – Tamego (le futsukei en plus décontracte), les différents dialectes (puisqu’on apprend le japonais de Tokyo), il y a aussi le langage des djeunes mais là vu mon âge pas besoin de l’apprendre et on a aussi une version du japonais pour les affaires qui reprend du keigo avec certains termes spécifiques aux mondes des affaires. C’est d’une simplicité le japonais !

Durant tout le trimestre, on a été évalué. Tous les jours sur les kanji et katakana de la veille, nos devoirs à la maison sont ramassés et corrigés par les sensei. En plus de nos exercices à la maison, certains exercices durant le cours sont ramassés, les profs compilent toutes nos notes, cela leurs sert de base et de justification pour les classements de fin de trimestre.
Il a été difficile de maîtriser tous les exercices. Pendant plusieurs semaines, je pensais avoir compris et appris le cours mais ils ajoutaient alors un nouvel exercice. Maintenant, j’ai bien intégré le fonctionnement et je sais tout ce qu’il faut maitriser (kanji, katakana, vocabulaire, phrases idiomatique, association verbe + particule et toutes les exceptions ou règles particulières et là comme en français, il y en a un paquet).
Après cela reste très stimulant, comme je l’expliquais à Orel, c’est comme un Escape Game géant. Chaque jour, on intègre de nouveaux éléments et petit à petit les pièces du puzzle s’assemblent. De temps en temps des fulgurances se passent et tout devient limpide. Une notion ou un mot où je bloquais devient alors clair.
Pour la fin du trimestre, on avait un contrôle trimestriel avec une note d’écriture sur 100 (kanji, katakana et vocabulaire), une note de compréhension audio sur 100 et une note de grammaire sur l’ensemble des chapitres du livre sur 200.
À chaque fois, il était demandé d’avoir 80% pour valider le module. Comme dit plus haut, en cas de notes justes, il y a aussi deux notes données par nos sensei qui sanctionnent notre participation en cours, notre probité, nos devoirs à la maison et qui permettent d’ajuster notre classement.

Aux tests trimestriels, j’ai eu 314/400, la limite à atteindre était de 320. Le placement se fait sur l’ensemble des trois notes. Vu mon placement, même si je frôle la qualification, j’aurai pu demander à continuer en classe normal mais comme je mets beaucoup de temps (mon grand âge) à assimiler les notions, j’ai demandé à partir en classe lente pour la prochaine rentrée.
Ainsi, je vais changer de filière et partir sur des classes lentes où les cours sont fait en 3 jours au lieu de 2. Ça va me faire reculer de 7 chapitres que je vais réétudier lors de la première moitié du trimestre et environs 7 nouveaux chapitres pour l’autre moitié.
Après avoir discuté avec ma sensei, c’est ce qu’il semblait le mieux car le prochain trimestre en classe rapide est tout aussi difficile mais les tests pour passer en troisième trimestre sont beaucoup plus sévères et vu mes difficultés, il est très probable que j’eusse redoublé mon deuxième trimestre.
Système scolaire

D’un point de vue de la méthode de travail, j’ai fait comme j’ai toujours fait en France, je me suis reposé sur mes acquis. Le système scolaire français m’a appris à être moyen, alors que le système de l’école de langue actuelle, calqué sur le fonctionnement de l’école japonaise, demande à être excellent, le seuil étant à 80%. Lors de mes années d’études supérieurs, pour valider mes modules et diplômes, il était demandé d’avoir la moyenne (10/20). Étant pragmatique, à quoi ça sert de faire des efforts si on est pas plus récompensé, on me demandait d’être moyen, je n’avais aucune incentive à faire plus donc j’ai toujours fait le minimum pour un maximum de retour sur investissement.
Ici, ce n’est pas pareil, ils n’ont pas encore mis en place le nivellement par le bas français, si tu veux réussir, il faut être toujours au top. La maîtrise du japonais demande à ce que l’on ait 80% de réussite. Cinquante pourcent, c’est à peu près le niveau de français que j’ai eu jusqu’au lycée et c’est après le lycée que j’ai commencé à améliorer icelui (et il n’est toujours pas parfait…). J’espère ne pas avoir à attendre 20 ans avant de maîtriser le japonais.
Quelques chiffres pour comparer nos deux pays :
INDICATEURS | JAPON | FRANCE |
PISA lecture | 3ème – 516 points | 29ème – 474 points |
PISA math | 5ème – 536 points | 26ème – 474 points |
PISA science | 2ème – 547 points | 26ème – 487 points |
QI moyen | 106 | 97 |
Lycée | 95% de réussite | 80% de réussite |
Nombre d’heures de cours cumulées à la sortie du lycée | 13.500 heures (20% de plus) | 11.300 heures |
Part du PIB à l’éducation | 3,4% | 6,3% |
Les lycéens japonais finissent leur scolarité à 18 ans et ont aussi 12 ans de scolarité. Les 13.500 heures ne tiennent pas compte des cours du soir qui représentent une dizaine d’heures par semaine sur l’ensemble de leur scolarité.
Chers parents, si vous voulez assurer un avenir à votre descendance , vous savez ce qu’ils vous restent à faire. Envoyez vos enfants au Japon, en plus de galérer à se débrouiller tout seul, d’apprendre une autre langue et un autre mode de raisonnement, vous leur offrirez une éducation de Qualität. Si c’était à refaire, je finirais mon lycée et partirais pour le Japon. Sur place, je ferais une à deux années de japonais, puis une année de remise à niveau avant d’intégrer une école japonaise.