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Un weekend à Nagano

Un week-end enneigé à Nagano : entre spiritualité et sensations fortes

Partir à l’aube, quand la ville dort encore, a quelque chose de magique. C’est ce que j’ai ressenti ce samedi matin, alors que le Shinkansen filait à toute allure vers Nagano, glissant sur les rails à travers un paysage encore endormi. Deux heures plus tard, me voilà arrivé, prêt à vivre un week-end entre tradition et nature, loin du tumulte de Tokyo.

La gare de Nagano est un véritable carrefour d’aventures. J’ai posé mes valises à l’Hôtel Métropolitan, stratégiquement situé juste à côté, avant de filer au centre d’information touristique. Là, plusieurs options s’offraient à moi pour profiter des montagnes environnantes. Bien que Shiga Kogen, avec ses vastes domaines skiables, m’ait tenté, mon cœur a finalement penché pour Togakushi : une station plus discrète, familiale et authentique.

Mais avant de dévaler les pistes, cap sur le temple Zenko-ji. Lieu de pèlerinage emblématique, son atmosphère paisible contraste avec l’effervescence de la ville. Entre les flocons qui commençaient à tomber et le silence du lieu, j’ai ressenti ce calme si propre aux temples japonais.

Petit hic : j’avais oublié mon goshuin-chô (mon carnet de calligraphies de temples) à l’hôtel. Retour express pour le récupérer avant de revenir faire apposer le précieux sceau.

Le soir, après avoir erré dans les ruelles enneigées et savouré un dîner simple mais réconfortant, j’ai pris le temps de me reposer. Le lendemain s’annonçait sportif.

Cap sur les pistes

Le dimanche matin, après un petit-déjeuner japonais copieux – oyaki aux légumes et un surprenant jus de chou que je n’ai pas gouté – je me suis dirigé vers Togakushi.

Le bus, rempli de skieurs et de familles, serpentait à travers des paysages immaculés. À l’arrivée, premier arrêt : la location de matériel. Skis, bâtons, chaussures – tout était là, même si ces dernières, un peu rigides, allaient rapidement se rappeler à mes tibias.

Puis vint le moment du forfait. Et c’est là que les choses ont pris une tournure inattendue. Fier de mon japonais, j’engage la conversation au guichet. Mais la dame en face de moi semble perdue, tentant de traduire mentalement mes mots… en anglais. Un vrai quiproquo linguistique. Finalement, un petit sourire gêné et elle me demande de passer directement à l’anglais. Une petite déconvenue, mais rien qui puisse entacher mon enthousiasme.

Donc une fois le forfait en poche et le matériel loué, je suis parti sur les pistes. La station n’est pas très grande – environ 25 km de pistes – plus petite que Cauterets et à peine un quart du domaine de Saint-Lary. À gauche, les pistes rouges serpentent dans la forêt, tandis qu’à droite, les pistes noires dominent, reliées par quelques pistes bleues et vertes pour les transitions.

Un détail m’a surpris : les Japonais ne baissent pas forcément la rambarde des télésièges. Dès ma première montée, accompagné de deux skieurs japonais, j’ai vite compris que la sécurité était plus… optionnelle. Pas de garde-corps baissé et aucun repose-pieds, juste mes jambes flottant au-dessus du vide. Une sensation étrange au début, entre légère appréhension et un frisson de liberté. Finalement, j’ai adopté cette habitude et lors des montées suivantes en solo, j’ai laissé la rambarde levée, appréciant cette impression de voler au-dessus des arbres.

Sur les pistes, un autre détail m’a fait sourire : certains Japonais s’arrêtaient sur le bord pour faire des exercices d’étirement, un peu comme les échauffements collectifs en entreprise. Une rigueur presque impensable en France, où on chausse les skis et on fonce, YOLO.

Les conditions météo étaient parfaites : des nuages qui passaient par intermittence, apportant de légères averses de neige sans jamais masquer complètement le ciel. Résultat ? Une neige fraîche et constante qui recouvrait le domaine. Avec des parois sur le bord de la route allant jusqu’à 2m de hauteur malgré les petits 1200 mètres d’altitudes. Un vrai régal.

À midi, je me suis arrêté au sommet du domaine, perché à 1900 m, pour une pause bien méritée. C’est là qu’un Japonais, monté à pied avant de redescendre en snowboard, m’a demandé de poser avec lui pour une photo souvenir. Une rencontre éphémère mais sympathique.

L’après-midi a filé à toute allure, enchaînant les descentes jusqu’à 14 h. Mention spéciale pour une piste rouge tout en haut du domaine, que j’ai dévalée une bonne dizaine de fois. Les forêts de feuillus qui bordent les pistes, bien que dénudées en hiver, ajoutaient une atmosphère paisible et sauvage.

Après avoir rendu mon matériel, j’ai attrapé le bus au dernier moment – timing parfait – pour rentrer à Nagano. Une fois à l’hôtel, un bon bain chaud m’a permis de me remettre de la journée avant de sombrer de fatigue à 22 h.

Des singes dans les onsen et un retour épique

Réveil naturel à 6 h le lendemain, j’ai pris mon temps avant de partir explorer une autre curiosité locale : les célèbres singes des neiges de Jigokudani.

Situé près de Shiga Kogen, le Jigokudani Yaen-Koen est devenu célèbre pour ses singes qui se prélassent dans les onsen. L’histoire veut qu’ils aient observé les humains profiter des sources chaudes avant de s’y aventurer eux-mêmes. Aujourd’hui, un bassin leur est dédié et les visiteurs affluent pour les observer.

L’accès demande un peu d’effort : une heure de bus puis une marche d’une trentaine de minutes à travers la forêt. Le chemin, glissant et verglacé, aurait presque valu quelques chutes si un vendeur de crampons n’avait pas été là pour sauver la mise.

L’entrée au parc coûte 800 yens, et malgré le côté très touristique du site, voir ces macaques détendus dans les vapeurs chaudes valait le détour.

De retour à Nagano vers 14 h, je me suis posé dans un café pour me réchauffer et rédiger quelques lignes en japonais, tentant de graver ces souvenirs encore frais. Vers 18 h, valise récupérée et billet en poche, je me suis dirigé vers le Shinkansen. Mais, bien sûr, une dernière péripétie m’attendait : impossible de passer les portiques avec aucun de mes deux tickets (un ticket pour accéder au quai et un ticket pour accéder au train. Après quelques minutes d’hésitation, un contrôleur m’a rappelé qu’il fallait insérer les deux billets en même temps. Petit moment de solitude.

Et pour finir l’aventure en beauté, ma carte Suica a été capricieuse à la sortie de la gare de Tokyo, m’obligeant à passer par un guichet. Mais là surprise ? Le trajet entre la maison et le Shinkansen, à l’aller comme au retour, ne m’a rien coûté. Une petite victoire pour le radin que je suis.

Un week-end riche en découvertes, en poudreuse et en anecdotes. Le genre d’escapade qui te donne envie de repartir… dès que possible.

Cet article a été formaté et romancé à l’aide de l’intelligence artificielle.

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